NoĂ«len forĂȘt. Dans la forĂȘt, les animaux Auront tous un petit cadeau. (bis) LâĂ©cureuil veut des noisettes. (bis) Refrain : Venez tous sous le sapin Le pĂšre NoĂ«l viendra bien. (bis) Dans la forĂȘt, les animaux Auront tous un petit
Paroles de la chanson Cadeau par Marie Laforet Hier soir, dans la cuisine, je prĂ©parais le dĂźner, quand mon petit garçon est entrĂ©. Il m'a tendu un morceau de papier griffonnĂ©. J'ai essuyĂ© mes mains sur mon tablier, et je l'ai lu. Et voici ce qu'il disait Pour avoir fait mon lit toute la semaine 3 francs Pour avoir Ă©tĂ© aux commissions 1 franc Pour avoir surveillĂ© le bĂ©bĂ© pendant que toi tu allais aux commissions 1 franc 25 Pour avoir descendu la corbeille Ă papiers 75 centimes Pour avoir remontĂ© la corbeille Ă papiers 1 franc et 10 centimes Pour avoir arrosĂ© les fleurs sur le balcon 25 centimes Total 9 francs et 85 centimes. Je l'ai regardĂ©, il se tortillait en mĂąchant son crayon et une foule de souvenirs sont revenus Ă ma mĂ©moire. Alors j'ai pris le papier, je l'ai retournĂ©, et voilĂ ce que j'ai Ă©crit Pour neuf mois de patience et douze heures de souffrance CADEAU Pour tant de nuits de veille, surveillant ton sommeil CADEAU Pour les tours de manĂšge, les jouets, le collĂšge CADEAU Et quand on fait le tour, le total de mon amour, C'est CADEAU Quand il a eu fini de lire, il avait un gros chagrin dans les yeux. Il a levĂ© la tĂȘte et a dit "M'Man, je t'aime trĂšs beaucoup" Il a repris son papier, l'a retournĂ©, et en grosses, grosses lettres, a marquĂ© "CADEAU" Et quand on fait le tour, le total de l'amour, C'est CADEAU, C'est CADEAU
Ily avait une lettre sous le chien. Dans la forĂȘt, Ivan a vu un chien attachĂ© Ă un arbre. Il y avait une lettre sous le chien. Cette semaine de travail pour Kolya sâest avĂ©rĂ©e trĂšs difficile. Les restes dans les entrepĂŽts nâĂ©taient pas dâaccord, les
Wishes Pack Birthday Pack Wedding Pack Father's day Pack Mother's day Pack Christmas Pack Whenever you feel like it Birth pack Saint-Valentin Wishes Pack To start off the year properly! Birthday Pack Buy as many trees as candles to celebrate this happy day! Wedding Pack For a love story that will last forever. Father's day Pack Ties are out of date! Mother's day Pack Flowers are so over the hill! Christmas Pack Plant trees under the Christmas tree! Whenever you feel like it To do good to the planet. Birth pack Celebrate life! Saint-Valentin Offer her/him a forest!Cepetit PĂšre NoĂ«l ne part pas faire sa tournĂ©e chez les enfants mais dans la forĂȘt. C'est le PĂšre NoĂ«l des animaux. Un jour, il reçoit un sac rempli de lettres de mĂ©contentement : les animaux de la ville veulent fĂȘter NoĂ«l eux aussi. Le petit PĂšre NoĂ«l voudrait bien, au contraire, mais comment transporter des cadeaux jusqu'Ă la ville sans rennes pour tirer le traĂźneau ? Il va Carte Cadeau Wishlist Devenez partenaire ChĂšque vacances Besoin d'aide ? FR 694 hĂ©bergements trouvĂ©s dans 250 domaines Nature/Ă©cotourisme tous nos hĂ©bergements insolites Voyager responsableVous en avez assez des hĂ©bergements de vacances devenus trop classiques et du tourisme de masse ? Vous avez envie dâallier nature et Ă©cologie, de vous inscrire dans une dĂ©marche Ă©coresponsable ? Nos hĂ©bergements insolites sont parfaits pour vous ! Fini la pollution visuelle et sonore⊠Ici, on respecte la faune et la flore, on apprĂ©cie le calme et la tranquillitĂ© des environs. On observe les animaux se pavaner dans leur environnement et Ă distance pour ne pas les dĂ©ranger ; ! La nuit tombĂ©e, on profite dâun ciel dĂ©gagĂ© pour admirer la voie lactĂ©e. Au petit matin, on se rĂ©veille doucement au chant des oiseaux⊠Et oui, participer au tourisme durable, câest vivre une expĂ©rience de rĂȘve au plus proche de la nature ! Pour un sĂ©jour insolite et Ă©cologique ! Nos Ă©colodges, nos cabanes dans les arbres, nos tiny house ou bien encore nos roulottes se confondent parfaitement avec la nature. Construits Ă partir de matĂ©riaux naturels, locaux ou de rĂ©cupĂ©ration, ces hĂ©bergements atypiques sont reconnus pour leur faible impact sur lâenvironnement. Recyclage des dĂ©chets, panneaux solaires, traitement des eaux ou encore contrĂŽle de la consommation dâĂ©lectricitĂ©, certains logements sont mĂȘme Ă©quipĂ©s de toilettes sĂšches. Un vĂ©ritable retour aux sources !Et puisque vous vous trouverez au beau milieu de la nature, vous pourrez Ă©galement vous adonner Ă de nombreuses activitĂ©s tout en respectant la planĂšte. RandonnĂ©es Ă la montagne, balades en forĂȘt, dĂ©couverte de nouveaux lieux, observation du paysage⊠Un week-end Ă©colo que vous nâĂȘtes pas prĂȘt dâoublier ! En route vers un tourisme durable ! Que vous soyez au nord ou au sud de lâHexagone, nous vous proposons des logements insolites dans tout le pays ! Inutile de vous dĂ©placer Ă des centaines de kilomĂštres pour pratiquer le tourisme responsable. Nous avons des cabanes, des tentes, des bulles, des yourtes et des tipis aux quatre coins de la trouverez forcĂ©ment lâhĂ©bergement insolite et Ă©cologique de vos rĂȘves ! Lire plus Masquer
Dansson adaptation pour la scĂšne et en langue luxembourgeoise du conte FrĂ©rot et SĆurette des frĂšres Grimm, Elise Schmit ra-conte une histoire sur lâamitiĂ© et la solidaritĂ©, sur la difficultĂ© de sâadapter et sur le dĂ©sir de trouver sa propre voie. Dans la mise en scĂšne dâAnne Simon, la forĂȘt magique prend vie grĂące
SĂ©ances News Bandes-annonces Casting Critiques spectateurs Critiques presse VOD Bande-annonce SĂ©ances 1 Spectateurs 3,6 734 notes dont 136 critiques noter de voirRĂ©diger ma critique Synopsis Pour la premiĂšre fois, une forĂȘt tropicale va naĂźtre sous nos yeux. De la premiĂšre pousse Ă lâĂ©panouissement des arbres gĂ©ants, de la canopĂ©e en passant par le dĂ©veloppement des liens cachĂ©s entre plantes et animaux, ce ne sont pas moins de sept siĂšcles qui vont sâĂ©couler sous nos yeux. Depuis des annĂ©es, Luc Jacquet filme la nature, pour Ă©mouvoir et Ă©merveiller les spectateurs Ă travers des histoires uniques et passionnantes. Sa rencontre avec le botaniste Francis HallĂ© a donnĂ© naissance Ă ce film patrimonial sur les ultimes grandes forĂȘts primaires des tropiques, au confluent de la transmission, de la poĂ©sie et de la magie visuelle. "Il Ă©tait une forĂȘt" offre une plongĂ©e exceptionnelle dans ce monde sauvage restĂ© dans son Ă©tat originel, en parfait Ă©quilibre, oĂč chaque organisme - du plus petit au plus grand â connectĂ© Ă tous les autres, joue un rĂŽle essentiel. Regarder ce film Il Ă©tait une forĂȘt - Combo Blu-ray + DVD Blu-ray Voir toutes les offres DVD BLU-RAY SĂ©ances Saint-Martin-en-Haut Bande-annonce 153 Interviews, making-of et extraits DerniĂšres news Acteurs et actrices Casting complet et Ă©quipe technique Critiques Presse La Croix 20 Minutes LibĂ©ration PremiĂšre TĂ©lĂ© 7 Jours TĂ©lĂ©CinĂ©Obs TĂ©lĂ©rama Le Journal du Dimanche Le Parisien Les Fiches du CinĂ©ma Positif Studio CinĂ© Live L'Express Le Monde Marianne Chaque magazine ou journal ayant son propre systĂšme de notation, toutes les notes attribuĂ©es sont remises au barĂȘme de AlloCinĂ©, de 1 Ă 5 Ă©toiles. Retrouvez plus d'infos sur notre page Revue de presse pour en savoir plus. 16 articles de presse Critiques Spectateurs Les arbres comme on les a jamais vus. Luc Jacquet dĂ©ploie ici une machinerie extraordinaire camĂ©ra se frayant un chemin entre les branches, travelling vertigineux sur la canopĂ©e⊠Le rĂ©sultat est plutĂŽt bluffant. Ceci dit, "Il Ă©tait une forĂȘt" est avant tout un film pĂ©dagogique, construit sur 2 idĂ©es force. Une bonne sâappuyer sur la personnalitĂ© du botaniste Francis HallĂ©, l'inventeur du radeau des cimes, formidable passeur. ... Lire plus Remarquablement filmĂ©, bien illustrĂ©, pas Ă©vident de garder les spectateurs captivĂ©s pendant la durĂ©e complĂšte du documentaire, cependant, on y apprend pas mal de choses variĂ©es et intĂ©ressante sur la forĂȘt et toutes ses astuces pour perpĂ©tuer sa voir - En prĂ©ambule, je partage avec Francis HALLE sa vision du monde ; elle implique que l'homme et l'arbre sont Ă©gaux devant les forces de l'univers. J'ai aimĂ© son livre Plaidoyerpourl'arbre ; et j'aime ce qu'a enfantĂ© sa collaboration avec Luc Jacquet pour ce film. Nous sommes invitĂ©s Ă plonger dans le monde de la forĂȘt comme des tĂ©moins de cette vie secrĂšte. L'intelligence des plantes, des insectes et des animaux nous est rĂ©vĂ©lĂ©e avec ... Lire plus Absolument excellent. Quel rĂ©gal et bouleversant Ă la fois. 136 Critiques Spectateurs Photos 33 Photos Secrets de tournage Il Ă©tait une filmographie Luc Jacquet, spĂ©cialisĂ© dans le documentaire animalier, rĂ©alise son troisiĂšme long mĂ©trage Ă connaĂźtre une exploitation au cinĂ©ma aprĂšs La Marche de l'Empereur 2004 et Le Renard et l'enfant 2007 son premier long mĂ©trage de fiction. Avec Il Ă©tait une forĂȘt, il revient donc au documentaire. Sur la bonne voix Michel Papineschi, qui offre sa voix au film en tant que narrateur, est un comĂ©dien habituĂ© au doublage de films, puisqu'il est notamment la voix officielle française de l'acteur amĂ©ricain Robin Williams. Il a Ă©galement incarnĂ© plusieurs personnages animĂ©s dont John Smith dans Pocahontas 1995 ou Mortimer de la sĂ©rie Les Aventures de Blake et Mortimer 1997. Un botaniste en haut de l'affiche Le documentaire Il Ă©tait une forĂȘt, rĂ©alisĂ© et scĂ©narisĂ© par Luc Jacquet, est basĂ© sur une idĂ©e originale de Francis HallĂ©, botaniste de mĂ©tier, qui devient donc le personnage principal de ce documentaire appuyĂ© sur ses connaissances spĂ©cifiques du monde des forĂȘts. La collaboration entre les deux hommes Ă©tait essentielle, le second apportant son savoir sur les forĂȘts au premier qui est plus spĂ©cialisĂ© dans la rĂ©alisation de documentaires animal Lire plus 9 Secrets de tournage Infos techniques NationalitĂ© France Distributeur The Walt Disney Company France RĂ©compense 1 nomination AnnĂ©e de production 2012 Date de sortie DVD - Date de sortie Blu-ray 13/03/2014 Date de sortie VOD - Type de film Long-mĂ©trage Secrets de tournage 9 anecdotes Box Office France 290 024 entrĂ©es Budget - Langues Français Format production - Couleur Couleur Format audio - Format de projection - N° de Visa 133485 Commentaires
ï»żApprendreĂ choisir le bon emplacement, Ă rĂ©colter les matĂ©riaux adĂ©quats, Ă amĂ©nager l'intĂ©rieur de son coin de verdure : siĂšges, tables, hamac, stores. Avec 50 rĂ©alisations clairement expliquĂ©es, illustrĂ©es de plans et de dessins techniques, ce livre mĂȘle conseils pratiques, modes d'emploi et informations sur la forĂȘt.Unvrai rĂȘve de gosse ! Le panier petit-dĂ©jeuner livrĂ© Ă dos d'Ăąne ! Pour bien commencer la soirĂ©e, un panier apĂ©ritif de bienvenue est offert Ă tous les cabaneurs. Pour le dĂźner, vous pouvez rĂ©server un panier repas composĂ© de produits de la rĂ©gion, Ă savourer sur votre terrasse ou dans votre cabane. Le matin, vers 8h30, tournĂ©e du petit-dĂ©jeuner ! Les deux Ăąnes se
Les Indiens Achuar montrent quâune autre relation Ă la nature est possible. Pour lâanthropologue Philippe Descola, il est temps de penser un monde qui nâexclut pas lâeau, lâair, les animaux, les plantes⊠Il faut parfois partir, quitter son monde, pour mieux en cerner les contours. Il y a quarante ans, l'anthropologue Philippe Descola, aujourd'hui professeur au CollĂšge de France, a laissĂ© derriĂšre lui Paris, la France et l'Europe pour une immersion de trois ans chez les Indiens Achuar, en Amazonie. L'aventure intellectuelle du jeune philosophe gauchiste faisait soudainement un pas de cĂŽtĂ© » elle allait conduire Descola dans les mĂ©andres d'une rĂ©flexion fascinante sur la façon dont les sociĂ©tĂ©s humaines conçoivent les relations entre humains et non-humains et composent » ainsi leurs mondes. Car il n'existe pas, malgrĂ© les apparences, un monde donnĂ© qui serait le mĂȘme pour tous, mais des mondes, dont chaque ĂȘtre humain ou non humain, ou chaque collectivitĂ©, a une vision et un usage particuliers, liĂ©s Ă son histoire et Ă ses aptitudes physiques. Ces mondes se recoupent, se superposent ou se diffĂ©rencient. Etudier les principes de leur composition », c'est tout l'art de l'anthropologue ! Neuf ans aprĂšs son chef-d'Ćuvre â Par-delĂ nature et culture â, Descola revient, dans un livre d'entretiens â La Composition des mondes â, sur le grand arc parcouru. Et jamais le pas de cĂŽtĂ© » initial n'a semblĂ© aussi pertinent pour affronter les grands problĂšmes contemporains. Quand vous Ă©tiez jeune, aviez-vous dĂ©jĂ lâidĂ©e de cette diversitĂ© des mondes ?Non, elle m'est venue progressivement. Avant de partir sur le terrain, j'Ă©tais, comme beaucoup de jeunes de ma gĂ©nĂ©ration, un militant d'extrĂȘme gauche pour qui le problĂšme immĂ©diat Ă©tait la rĂ©volution, pas la diversitĂ© des façons de vivre. Les questions Ă©cologiques Ă©taient secondaires, voire rĂ©actionnaires », car elles dĂ©tournaient du combat vĂ©ritable la fin de la domination capitaliste. Pourtant, j'avais conscience qu'il existait des mondes diffĂ©rents du mien. C'est d'ailleurs ce qui m'a fait quitter la philosophie universitaire, qui, Ă mes yeux, se posait trop de questions sur elle-mĂȘme et reprenait inlassablement les mĂȘmes problĂšmes depuis l'AntiquitĂ© grecque. Il m'a tout d'un coup semblĂ© prĂ©fĂ©rable d'examiner comment certains peuples rĂ©pondaient, dans leurs modes de vie, plutĂŽt que dans un discours thĂ©orique, aux questions que nous nous posons tous. © James MORGAN/PANOS-REA âDepuis des millĂ©naires, les AmĂ©rindiens modifient la composition de la forĂȘt.â Quel rĂŽle ont jouĂ© dans votre dĂ©cision de partir les menaces qui pesaient sur lâenvironnement ?Dans les annĂ©es 60 et 70, on ne parlait pas du tout du climat, de l'Ă©rosion ou de la biodiversitĂ© le nuclĂ©aire Ă©tait le point de fixation des questions environnementales. Or, ce que je vais dĂ©couvrir en Amazonie, c'est le processus de destruction des environnements que l'on qualifie de naturels »... mais qui sont en partie le produit d'actions humaines, comme l'ont montrĂ© mes travaux et ceux d'autres anthropologues. Depuis des millĂ©naires, en effet, les AmĂ©rindiens modifient la composition de la forĂȘt. Ils l'ont transformĂ©e en macro-jardin, en plantant un peu partout des espĂšces utiles aux humains. Du coup, lorsqu'ils dĂ©forestent, les grands propriĂ©taires terriens dĂ©vastent l'Amazonie sur plusieurs plans ils anĂ©antissent les conditions de vie des peuples locaux ; ils rĂ©duisent la biodiversitĂ© ; ils dĂ©truisent les sols privĂ©s du couvert forestier ce qui entraĂźne des consĂ©quences en chaĂźne sur le climat local ; et ils mettent fin Ă un systĂšme de fabrication de l'environnement tout Ă fait original. SpĂ©cial BrĂ©sil âLes Indiens d'Amazonie vivent dans un monde qui leur a Ă©tĂ© volĂ©â, Eduardo Viveiros de Castro Ce dĂ©part chez les Achuar, câĂ©tait aussi lâaventure...L'enquĂȘte ethnographique, c'est un saut dans l'inconnu, tellement excitant. Etre transportĂ© dans un monde ou rien n'est familier â ni l'environnement, ni le langage, ni les techniques â est un privilĂšge extraordinaire. On se dĂ©pouille de ses oripeaux, on endosse la vie des autres... J'ai rejoint une population qui avait longtemps refusĂ© tout contact pacifique avec l'extĂ©rieur et n'avait croisĂ© les premiers missionnaires que peu de temps avant mon arrivĂ©e les ethnologues arrivent toujours aprĂšs les missionnaires !. Dans ce type d'enquĂȘte, on ne sait jamais pour combien de temps on part, on espĂšre juste rester le plus longtemps possible, parce que c'est indispensable pour comprendre les gens qu'on va Ă©tudier. Moi, il m'a fallu trois ans, de 1976 Ă 1979. Quâapportiez-vous dans vos bagages ?Nous â c'est-Ă -dire mon Ă©pouse et moi, car nous avons fait une grande partie de cette expĂ©rience en couple â avions avec nous une petite marmite et 2 kilos de riz, de quoi tenir trois jours une fois que notre guide nous aurait lĂąchĂ©s. Et quelques cadeaux des choses utiles, hameçons, cotonnades, fil Ă pĂȘche... et des perles de verre. Des collĂšgues amazonistes » â et Claude LĂ©vi-Strauss lui-mĂȘme â m'avaient averti que les perles remportaient un grand succĂšs. Le premier contact effectuĂ©, nous nous sommes Ă©tablis dans un village â oĂč l'habitat Ă©tait d'ailleurs trĂšs dispersĂ© â avant d'Ă©largir notre pĂ©rimĂštre. Ce que j'ai d'abord considĂ©rĂ© comme une croyance Ă©tait en rĂ©alitĂ© une maniĂšre d'ĂȘtre au monde» dit Philippe Descola Ă propos de l'animisme des Achuar. © James MORGAN/PANOS-REA âMon Ă©pouse et moi appartenions Ă une nouvelle catĂ©gorieâ...â Qui Ă©tiez-vous, pour les Achuar ?Ils avaient trĂšs peu de contacts avec l'extĂ©rieur, n'avaient jamais voyagĂ©, et ne possĂ©daient Ă©videmment pas de tĂ©lĂ©vision. Les Blancs avec lesquels ils avaient eu Ă traiter Ă©taient des militaires, des commerçants itinĂ©rants, ou bien des missionnaires. Mon Ă©pouse et moi appartenions Ă une nouvelle catĂ©gorie », et les Achuar ne savaient pas vraiment, au dĂ©but, oĂč nous ranger. Ils voyaient les Blancs comme des tribus analogues Ă la leur, mais dissĂ©minĂ©es dans la forĂȘt, un peu plus loin que celles avec lesquelles ils avaient l'habitude d'Ă©changer â ou de se battre. Ces tribus Ă©taient caractĂ©risĂ©es par leurs tenues et leurs coiffures, comme les militaires Ă©quatoriens en uniforme et les missionnaires amĂ©ricains en chemisette Ă manches courtes et jean. Comme nous portions les mĂȘmes Pataugas, des sacs Ă dos de la mĂȘme couleur et des Opinel identiques â tous achetĂ©s au Vieux Campeur, Ă Paris â, cela faisait de ma femme et moi les membres d'une mĂȘme tribu aux yeux des Achuar... Avec le recul, je crois que nous avons Ă©tĂ© bien reçus par ces derniers parce que nous leur fournissions une distraction. Ils nous posaient plus de questions que nous ne leur en posions ! Comment dĂ©finir lâanimisme, qui, selon vous, caractĂ©rise la relation des Achuar avec la nature ?L'animisme est la propension Ă dĂ©tecter chez les non-humains â animĂ©s ou non animĂ©s, c'est-Ă -dire les oiseaux comme les arbres â une prĂ©sence, une Ăąme » si vous voulez, qui permet dans certaines circonstances de communiquer avec eux. Pour les Achuar, les plantes, les animaux partagent avec nous une intĂ©rioritĂ© ». Il est donc possible de communiquer avec eux dans nos rĂȘves ou par des incantations magiques qu'ils chantent mentalement toute la journĂ©e. A ceci s'ajoute que chaque catĂ©gorie d'ĂȘtre, dans l'animisme, compose son monde en fonction de ses dispositions corporelles un poisson n'aura pas le mĂȘme genre de vie qu'un oiseau, un insecte ou un humain. C'est l'association de ces deux caractĂ©ristiques, intĂ©rioritĂ© » et dispositions naturelles », qui fondent l'animisme. Vous voilĂ fort Ă©loignĂ© de votre boĂźte Ă outils europĂ©enne...Chez nous, en effet, seuls les humains ont une intĂ©rioritĂ©, eux seuls ont la capacitĂ© de communiquer avec des symboles. En revanche, cĂŽtĂ© physique, tous les ĂȘtres â humains comme non humains â sont rĂ©gis par des lois physiques universelles identiques nous habitons le mĂȘme monde », les lois de la nature sont les mĂȘmes pour tous, que l'on soit homme, insecte ou poisson. Entre les Achuar et moi s'exprimaient donc deux façons totalement diffĂ©rentes de considĂ©rer les continuitĂ©s et discontinuitĂ©s entre l'homme et son environnement. © James MORGAN/PANOS-REA âLes femmes Achuar traitent les plantes comme si câĂ©taient des enfants.â Quelles sont les consĂ©quences concrĂštes de cette conception du monde pour les Achuar ?Les femmes Achuar traitent les plantes comme si c'Ă©taient des enfants. Et les chasseurs traitent les animaux comme si c'Ă©taient leurs beaux-frĂšres. Dans cette sociĂ©tĂ©, ce ne sont pas les classes sociales ou les catĂ©gories de mĂ©tiers qui distinguent les ĂȘtres entre eux, mais leurs liens de parentĂ©, et plus prĂ©cisĂ©ment la distinction entre parents consanguins et parents par alliance. Les plantes sont traitĂ©es comme des consanguins des enfants, alors que les animaux chassĂ©s par les hommes sont des beaux-frĂšres. Voir les Achuar traiter les plantes et les animaux comme des personnes m'a bouleversĂ© ce que j'ai d'abord considĂ©rĂ© comme une croyance Ă©tait en rĂ©alitĂ© une maniĂšre d'ĂȘtre au monde, qui se combinait avec des savoir-faire techniques, agronomique, botanique, Ă©thologique trĂšs Ă©laborĂ©s. Parlez-nous de leur organisation...L'habitat est dispersĂ©, donc il n'y a pas Ă proprement parler de village ». Il n'y a pas de chef, pas d'Etat, pas de spĂ©cialistes des rituels. Chacun est capable de parler avec les non-humains, il n'existe ni divinitĂ©, ni culte particulier. Ces groupes ne possĂšdent en fait aucun des organes permettant de structurer normalement » les sociĂ©tĂ©s. Qu'est-ce qui les fait donc tenir ensemble ? Leur lien avec la nature ! Le fait que leur vie sociale s'Ă©tend bien au-delĂ de la communautĂ© des humains compense l'absence d'institutions sociales. A la rencontre d'un peuple dâAmazonie Ă la langue unique Quel Ă©tait leur rapport au travail ?J'ai fait une enquĂȘte minutieuse sur ce que les Achuar mangeaient, et sur le temps qu'ils consacraient Ă chacune de leurs activitĂ©s. Ils travaillaient environ trois heures par jour, et cela suffisait pour assurer une production remarquable, tant en quantitĂ© en calories qu'en qualitĂ© en terme d'Ă©quilibre alimentaire. On est bien au-delĂ des prescriptions de la FAO ! L'usage qu'ils faisaient de leur environnement est extrĂȘmement efficace, et ce dernier, c'est vrai, est naturellement productif, avec son abondance de poisson, de gibier, d'insectes, auxquels s'ajoutent les plantes cultivĂ©es â entre quarante et cinquante espĂšces diffĂ©rentes. Mais leur façon de composer le monde n'est pas pour rien dans cet Ă©quilibre. SĂ©parer l'homme et la nature, comme nous le faisons en Occident, a transformĂ© cette nature en ressources », soumises au contrĂŽle des hommes. ConsĂ©quence positive le monde devient un champ de phĂ©nomĂšnes qu'on peut Ă©tudier, la science Ă©merge. Mais la nature transformĂ©e en ressources » devient muette, inanimĂ©e », on peut l'utiliser comme bon nous semble, au dĂ©triment des autres espĂšces et, Ă terme, des humains. DĂšs le dĂ©part, les conditions sont donc rĂ©unies pour une dĂ©vastation de la planĂšte. Philippe Descola Ă l'Ă©poque oĂč il Ă©tudiait les Achuar, entre 1976 et 1979. Successeur de Claude Levi-Strauss, il est titulaire d'une chaire d'anthropologie de la nature au CollĂšge de France. © DR âUne bonne politique Ă©cologique se pratique dâabord Ă lâĂ©chelle localeâ Sur quels principes efficaces peut-on fonder une politique Ă©cologique ?Une bonne politique Ă©cologique se pratique d'abord Ă l'Ă©chelle locale â celle du quartier, du village, de collectivitĂ©s qui dĂ©cident de maĂźtriser la gestion des ressources communes, l'eau, l'air, l'Ă©nergie. C'est l'encouragement de ces politiques qui permettra d'aller vers un mieux vivre moins destructeur pour l'environnement. Reste que, jusqu'Ă maintenant, dans les rapports entre humains et non-humains, ce sont toujours les humains qui produisent les normes. Nous aurons accompli un grand pas le jour oĂč nous donnerons des droits non plus seulement aux humains mais Ă des Ă©cosystĂšmes, c'est-Ă -dire Ă des collectifs incluant humains et non-humains, donc Ă des rapports et plus seulement Ă des ĂȘtres. Ce serait une rĂ©volution...Cela suppose en effet un bouleversement des concepts avec lesquels nous pensons la vie politique, la souverainetĂ©, l'Etat, le territoire. Les humains font partie d'Ă©cosystĂšmes multiples, car la planĂšte est partout anthropisĂ©e, et les relations qu'ils entretiennent avec chacun de ces milieux sont elles-mĂȘmes multiples, certaines positives, d'autres destructrices. Donner un statut juridique Ă la dynamique d'un Ă©cosystĂšme ferait que les humains ne possĂ©deraient » plus la nature, ils seraient possĂ©dĂ©s par elle. La situation est devenue suffisamment dramatique pour qu'on lui prĂȘte un peu d'intĂ©rĂȘt... Pour commencer, on pourrait enseigner l'Ă©cologie â la science des interactions entre les organismes dans un milieu â dans le secondaire, pour que chacun entrevoie les consĂ©quences de ses actions sur l'environnement. Au fond, votre parcours, aprĂšs vous avoir Ă©loignĂ© du militantisme de votre jeunesse, vous a ramenĂ© au cĆur des enjeux politiques contemporains...J'en suis ravi, car ma gĂ©nĂ©ration Ă©tait trĂšs marquĂ©e par l'engagement. Je suis restĂ© longtemps frustrĂ© de ne pas pouvoir imaginer une alternative au systĂšme dans lequel nous vivons, qui me paraĂźt inique Ă bien des Ă©gards. C'est en me rendant compte que la question des non-humains est une question politique au premier chef et qu'en introduisant les non-humains dans le collectif humain on peut modifier la façon dont nous pensons la politique dans son ensemble que j'ai modifiĂ© mon regard. J'entends dĂ©jĂ les rires On ne va tout de mĂȘme pas faire siĂ©ger des singes au Parlement ? » Mais il ne s'agit pas de cela. Il nous faut simplement concevoir des collectifs dans lesquels les non-humains ne seraient plus exclus. Reconceptualiser le social et le politique est indispensable pour y parvenir. C'est un des projets dans lesquels je souhaite m'engager. Au final, ce pas de cĂŽtĂ© » auprĂšs des Achuar vous a menĂ© loin...On dit toujours la premiĂšre vertu des philosophes, c'est leur capacitĂ© d'Ă©tonnement, et c'est vrai. Mais, pour s'Ă©tonner des Ă©vidences et sortir du sens commun, un gros travail sur soi est nĂ©cessaire. Mon expĂ©rience auprĂšs des Achuar a eu ceci de miraculeux qu'elle a changĂ© ma façon de composer » le monde â et finalement toute ma vie. A lire La Composition des mondes, de Philippe Descola, entretiens avec Pierre Charbonnier, Ă©d. Flammarion, 384 p., 23 âŹ. Par-delĂ nature et culture, de Philippe Descola, Ă©d. Gallimard 2005, 640 p., 35,50 âŹ. environnement anthropologie animaux Amazonie Partager Contribuer Sur le mĂȘme thĂšme